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Dieux ! quelles horribles ténèbres
Se répandent autour de moi !
Les crimes, par leurs chants funèbres,
Viennent glacer mes sens d’effroi :
« Chassons, par la guerre civile,
« Chassons tout sentiment utile,
« Décoré du nom de vertu :
« Faisons les destins de la terre ;
« La vertu n’est qu’une chimère :
« Que son temple soit abattu ! »

Non ; tu n’es point un vain fantôme,
Vertu, seul bonheur des mortels ;
Dans les palais et sous le chaume,
J’aperçois encor tes autels.
En vain on voulut faire un crime
Du culte le plus légitime,
Qui fut jamais sous le soleil :
Tes oppresseurs, dans leur ivresse,
S’endormirent pleins d’alégresse…
Tu triomphois à leur réveil.


FIN.


Nota. Les juges du concours, n’ayant qu’un prix à décerner, ont consigné, dans leur procès-verbal, le regret de ne pouvoir en offrir un autre à l’auteur de l’Ode sur les vertus civiles. Voyez le journal officiel des Deux-Sèvres, an 10, N.o I.