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Le cadavre

Le cade avre = la gueule ouvre. Les premiers ancêtres avaient, comme la grenouille, le cadavre en horreur ; car la grenouille ne se jette que sur la proie vivante. On dit aussi bien le cadavre d’une mouche que celui d’un homme. De cette origine, vient la sainte horreur qu’inspire le cadavre (Lévitique 5-8) et qu’il suffit de toucher un corps mort pour être souillé (Nombr. 19-11, 16).

Il n’en fut pas toujours ainsi. Quand les ancêtres mangèrent le corps mort (core mords = mange encore), ce qu’ils ne pouvaient manger était mis en terre en grande cérémonie, après avoir été embaumé ou salé, pour être déterré plus tard et dévoré. C’est pour cette raison que les démons font de grandes fêtes autour des corps morts. Les pompes funèbres font partie des pompes de Satan. L’infernal esprit se réjouit autour du cercueil et il arrive en chantant son jargon latin. Il enchaîne les vivants autour du corbillard et l’homme, ô honte ! devient esclave d’un cadavre qui n’est que pourriture. Les infâmes démons sont prêts à dévorer le vivant qui a leurs cérémonies en horreur, car ces monstres détestent l’homme vivant et ils le craignent, mais le corps mort les nourrit.

Il faut que l’homme de son vivant donne des ordres formels pour que sa dépouille soit portée sans bruit à sa demeure dernière. Si tu veux honorer l’esprit du mort, invite ses amis à un repas amical ; son esprit viendra et s’y réjouira. Consacre un jour dans l’année à ceux que tu veux honorer et que ce soit une fête, une joie de se les rappeler. Ne dépense point d’argent pour le cadavre, mais fais un don aux pauvres. Construis-leur des cabanes et des maisons. Travaille pour les vivants, ne travaille pas