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Les lois du jugement

Il est écrit : Tu seras justifié par tes paroles, et par tes paroles tu seras condamné (Math. 12-37). Ces paroles sont les dénominations que prennent les hommes pour se glorifier, se distinguer et s’élever au-dessus de leurs frères ; ce sont aussi les noms qu’ils donnent aux autres pour les humilier, les abaisser et les déshonorer. Nul homme ne porte un nom que s’il le prend ou l’accepte volontairement. Or, nul ne prend pour soi les mots : gredin, canaille, schismatique, hérétique. Celui donc qui donne ces noms à quelque autre est lui-même : gredin, canaille, schismatique, hérétique. Tout ce que tu dis à l’homme, ton frère, Dieu te le dit, et tout ce que tu dis à Dieu, du fond de tonâme, Dieu te le dit. C’est d’après cette règle que les hommes rendront compte de toute parole oiseuse (Math. 12-36). Car la voix des fous vient de la multitude des paroles (Ecclésiaste, 5-3).

Il est écrit dans l’Apocalypse : Je te conseille d’acheter de moi des vêtements blancs, afin que la honte de ta nudité ne paraisse point (3-18). Heureux celui qui veille et qui garde ses vêtements, afin qu’il n’aille pas nu et qu’on ne voie pas sa honte (16-15). C’est donc en présentant à chaque coupable sa nudité qu’il expose sottement à la vue du public que se tient le jugement, et c’est cette nudité qui crée sa confusion.

Tous les mots s’étant, sans nulle exception, d’abord référés aux sexes et surtout au sexe mâle, tout mot représente le membre viril. Le mot homme lui-même désigne le membre viril, c’est pourquoi l’homme est et doit être un membre viril. Or, cette origine des mots n’a rien de blessant, ni qui puisse amener la confusion, tant que le mot désigne une chose vraie, sous sa forme véritable et matérielle,