Page:Brizeux - Œuvres, Histoires poétiques I-II, Lemerre.djvu/115

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Seigneur, il est long, le détour
Qui doit ramener l’homme à son premier séjour,
Jardin de candeur et d’amour.

Sur sa route pourtant vous lui versiez la manne.
Et celui qui de vous émane.
Père, vint racheter ce captif d’Arimane,

Et Lui, l’Esprit, l’ardent Milieu,
Sur ce front autrefois illuminé par Dieu
Descendit en langues de feu.

III

 
Ainsi, marchant vers vous, Sagesse, Amour, Puissance,
Sous l’arbre vert de sa naissance
L’homme un jour s’assoira fort d’une autre innocence.

Le théâtre de son labeur.
Ce monde, il le rendra baigné de sa sueur.
Changé, mais comme lui meilleur.

Et toi, triple clarté, que nul œil n’a sondée,
Mais que tous voyaient en idée,
Des dòl-mens de la Gaule aux autels de Judée,

Dans ton éclat primordial.
Tu brilleras encor sur ton ciel de cristal,
Beau triangle équilatéral !