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Aux Prêtres de Bretagne


Des hommes éloignés du sol de leurs ancêtres,
Par force, par devoir, ou par un vague ennui,
À vous, chefs du troupeau, nos évêques, nos prêtres,
Ces esprits inquiets écrivent aujourd’hui.

Nous n’irons pas troubler les pères et les mères,
Vous, leurs guides secrets, cette lettre est pour vous ;
Et, n’ayant à parler que de choses amères,
Nous ne parlerons pas dans la langue de tous.

Est-il vrai ? dans les bourgs et les plus humbles trêves
Les écoles d’enfants surgissent par milliers,
Tant que le bruit des flots murmurant sur les grèves
Ne pourrait plus couvrir la voix des écoliers.
 
Bien ! il faut que la terre où toute vie abonde
Reçoive et rende au jour la semence des blés,
Et que l’esprit de l’homme, autre terrain, féconde
Les germes immortels en lui-même assemblés.