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Les trois Frères


I


Tu reçus en naissant le don de la beauté,
Un front pur, un regard plein de sérénité
D’où sortait par éclairs, comme une chaste flamme,
L’idéale beauté que renfermait ton âme.
Les vierges, les enfants et les anges de Dieu
(Ce qu’on voit de plus doux en tout temps, en tout lieu),
Morts à jamais sans toi, retrouvèrent la vie,
Et ta main amoureuse en sema l’Italie :
Salut et gloire à toi, peintre envoyé du ciel,
Jeune ange au long profil appelé Raphaël !

II

 
À celui qui dormit sur l’épaule du Maître
Salut ! L’ami loyal fait oublier le traître.
Sous ses longs cheveux bruns, salut au bien-aimé,
Par qui, tout étant fait, le corps fut embaumé,
Et conservée aussi la plus tendre parole
De la nouvelle loi qui rapproche et console.