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Un seul, railleur et narquois,
Disait, brisant son carquois :
« Lequel de nous le va suivre ?
Amour ne peut longtemps vivre. »

III

 
Aux jardins de la Brenta
Ainsi ma plainte éclata,
Non sans grâce tempérée
Par vous, ô liqueur dorée !
 
Puis ma voile, grand linceul,
Me ramena triste et seul :
Aux rencontres des gondoles
Plus de vives barcarolles ;

Mais l’aigre pleur des courlis
Du canal rasant les plis,
Ou la voix des sentinelles
Qui se répondent entre elles.

Tout est muet, tout est noir,
Comme au fond du désespoir :
Dans les palais, dans les âmes.
Plus d’amour ni plus de flammes.