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PREMIÈRE PARTIE


I

le port


Sil est plus d’un orage, il est plus d’un refuge,
J’en sais pour mon esprit et j’en sais pour mon cœur :
Là, tout ennui s’apaise, et je suis maître et jugo,
Je suis maître de mon bonheur.

Près de l’Izôl.


II

lettre

Mes amis, est-il vrai que les absents ont tort ?
Ce mot triste jamais n’entrera dans mon livre :
Car, tous mes chers absents, en moi je les sens vivre,
Et plus d’un, qui n’est plus, pour mon cœur n’est pas mort.

De cet humble village aux nobles Tuileries,
Ainsi nos souvenirs s’échangeront toujours ;
Parfois vous mêlerez mon nom à vos discours,
J’emplirai de vos vers mes longues rêveries.
 
Et, si le grand Paris avec vous m’est rendu,
Nos pensers se joindront sans effort, sans lacune :
Tels de sages causeurs se quittant à la brune
Reprennent au matin l’entretien suspendu.