Page:Brizeux - Œuvres, Histoires poétiques I-II, Lemerre.djvu/276

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Les poulains et les veaux qui bondissent joyeux ;
Comme tout cela vit, s’aime bien et folâtre !…
Oh ! dans l’air pur j’entends la voix claire d’un pâtre !
— Ce denier, bonne mère, à vous, à vous encor !
Le peu qu’on donne au pauvre au ciel se change en or.

V

Grandes émotions d’une simple journée !
Quel marchand reviendra plus fier de sa tournée ?
Où dominait jadis le manoir féodal
Est ouvert, bien que sombre, un pieux hôpital,
Asile du malheur, œuvre réparatrice ;
La nature à l’entour, belle consolatrice,
Verse dans la vallée un fleuve gracieux
Qui délecte le cœur et réjouit les yeux ;
La vieillesse revit à ces douleurs lointaines…
Muses, je viens de boire à vos saintes fontaines !