Page:Brizeux - Œuvres, Histoires poétiques I-II, Lemerre.djvu/310

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Où mille de ses sœurs, voyageuses du ciel,
Bruissaient, frémissaient, plus blondes que leur miel.
Autouf du vieux géant, c’était depuis l’aurore
Comme un réseau mobile, un nuage sonore,
S’ouvrant, se refermant sous le ciel azuré
Et le tranquille abri de son chêne sacré.
En abeille de l’art, j’entrai dans le nuage
Pour admirer l’essaim travailleur et sauvage.
Dans le corps du grand arbre était caché son nid
Savant, tel que jamais l’art humain n’en bâtit ;
Une lente liqueur s’écoulait de l’écorce :
« Oh ! dis-je émerveillé, la douceur dans la force !
« Dans un symbole clair je trouve l’art écrit ;
« Sois plus tendre, ô mon cœur ! plus fort, ô mon esprit !
« Telle est la poésie et nourrissante et saine :
« C’est un rayon de miel, mais du miel dans un chêne. »