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Jacques le Maçon


I

le mari.

Adieu, mes bons petits. Toi, plus frais qu’une pomme,
Mon Paul, un gros baiser. Encore un ! encore un !
Femme, entre vos deux bras serrez donc mieux votre homme :
Songez que jusqu’au soir je vais rester à jeun.

la femme.

Vous, Vincent, veillez mieux sur vos échafaudages,
Ah ! pour me mettre en deuil il suffit d’un faux pas.
Enfoncez bien vos pieux, nouez bien vos cordages.
Vraiment le long du jour ici je ne vis pas.

le mari.

La bâtisse s’achève ; avec notre ami Jacques
Bientôt je reviendrai, nous serons joyeux tous :
Du vin, un bon rôti, des œufs rouges de Pâques !
Tu sais, Jacques, tu sais que ta place est chez nous.