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Voyez quel soleil pur a doré cette nymphe
Plus blonde qu’un rayon de miel !
Épanouis à son beau ciel,
De vos corps appauvris et froids fondez la lymphe ;
Vos âmes, purgez-les de fiel.

Ô pays de force et de grâce,
J’ai pour vous tout l’amour qu’on a pour la beauté,
Et pour les seins féconds qui nous ont allaité !
De Bro-hâff descendit ma race.
Tout Celte se souvient du Pays-de-l’Eté[1].
 
En nous l’Elbe saumâtre et les neiges des pôles
N’ont point infiltré leur langueur,
Tels le chef nous mena, vainqueur,
Tels nous sommes restés à l’occident des Gaules,
Vierges d’esprit, vierges de cœur.

Toi, mère auguste, ô terre orphique,
De tes abaissements, mère, relève-toi !
Les barbares s’en vont, le sabre n’est plus roi :
Voici ta fille pacifique
Qui revient et formule une nouvelle loi.

Aux hardis écuyers rouvrez les hippodromes.
Leurs jardins aux nobles songeurs ;
Avec vos toits d’or, vos rougeurs,
Mirez-vous dans les mers, beaux temples polychromes,
Et souriez aux voyageurs.

  1. Où fut plus tard Byzance.