Page:Brizeux - Œuvres, Histoires poétiques III-VII, Lemerre.djvu/102

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Ô vestige de gloire à jamais effacé !
Un autre viendra-t-il du moins vers ma colline ?
Boira-t-il à la source où ma lèvre s’incline ?
Passera-t-il où j’ai passé ?

XV

À AUGUSTE ARGONNE

Tes vers me suivent dans les blés :

Je les ai dits à l’alouette,
Et la mésange les répète
Aux petits près d’elle assemblés.
 
D’une douce et sainte manie
Pourtant crains d’exciter l’essor.
Et, l’esclave de ton génie,
D’user en stérile harmonie
Des jours plus stériles encor.
 
Les muses, ces autres sirènes,
M’ont séduit à leur chant trompeur ;
Toi, mieux instruit par mon erreur,
Dédaigne leurs promesses vaines
Et marche vers un but meilleur.

C’est assez, découvrant leur trace
Et leur chœur sacré dans les bois,
De prouver un jour qu’avec grâce

La lyre frémit sous nos doigts :