Quand le passant lira : Tulliolæ meæ,
Un nouveau signe au ciel pour toi sera créé. »
Le prêtre respecta ces éloquentes larmes,
Mais Tullia semblait vivante par des charmes :
Enfin, le monument superbe étant construit,
L’archidruide seul s’y renferma la nuit ;
La morte, il l’étendit sur la couche d’ivoire,
Couvrit d’un réseau d’or sa chevelure noire,
Et suspendit brillante au funèbre séjour
La lampe qui ne meurt jamais comme l’amour…
Elle vivrait encore, ô vieillard sacrilège,
Savant, si tu n’étais sorti de ton collège !
Mais tu touchais à peine à ce corps surhumain,
Qu’en poussière il tombait indigné sous ta main !
Et par l’art des Gaulois cette lampe allumée
Sous tes yeux indiscrets s’exhalait en fumée.
Antiquaires, respect à ma tombe ! Pourquoi
Troubler qui ne peut rien emporter avec soi,
Hors quelques vers écrits dans le dernier délire ?
Le poète aujourd’hui n’a plus même une lyre…
Il chante cependant ! Loyal dispensateur,
Son vers sacre le bon, flétrit le malfaiteur :
Ô vers ! soyez bénis, vers trempés dans nos larmes !
Arme noble et puissante entre toutes les armes,
Belle arme protectrice, aux champs, dans la cité,
Je te porte toujours vibrante à mon côté !