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Page:Brizeux - Œuvres, Histoires poétiques III-VII, Lemerre.djvu/205

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Pour ceux qui, ballottés dans un lit sans repos,
Parmi les durs cailloux sentent rouler leurs os :

Malheureux dont la voix pleurante vous arrive
Avec les cris du vent, les fracas de la rive !…

III

Mais voici près de vous, par ce lugubre soir,
D’autres femmes venir sous leur mantelet noir ;

Et leurs bras vers la terre, elles disent : « Ô veuves !
N’est-il plus dans ce champ bénit de places neuves ?

« Nous avons, comme vous, des pierres à poser.
Et nous n’avons, hélas ! nulle fosse à creuser.
 
« Pleurez, veuves ! de pleurs inondez cette argile !
Nos pères et nos fils ne viendront plus dans l’île :
 
« Dans la couche éternelle, on ne voit pas chez nous
Les femmes reposer auprès de leurs époux ;

« Mais pour garder leurs noms, apprenez-nous, ô veuves !
S’il n’est plus dans ce champ bénit de places neuves. »

IV

Ô rites inspirés, religieux tableaux,
Toujours du sol breton vous surgissez nouveaux !