Page:Brizeux - Œuvres, Histoires poétiques III-VII, Lemerre.djvu/30

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Un jeune homme lui plaît, et voici qu’on les chante !
Les amants dédaignés sont cruels et moqueurs.






« Sur les fruits et les fleurs la mouche à miel se pose :
Amoureuse, elle va des pêches à la rose.
 
« Le murmure léger qui dans son vol la suit
Est de ses doux plaisirs l’involontaire bruit.

« Chaque nouveau printemps, tel j’accours ! quelle belle
N’entend son nom chanté dans ma chanson nouvelle ?

« Une veuve aujourd’hui me possède… Nola !
Où va cette charmante, aussitôt me voilà.
 
« J’ai délaissé les fleurs pour la pêche vermeille,
On peut dire de moi ce qu’on dit de l’abeille,

« L’abeille harmonieuse et que l’amour conduit :
Elle erre sur la fleur, elle goûte du fruit. »






Jamais l’amant heureux ne trahit ce qu’il aime.
L’avare pour son or est moins mystérieux ;
Primel, tu n’as point fait ces rimes sur toi-même,
C’est la voix d’un méchant, le cri d’un envieux :
Jamais l’amant heureux ne trahit ce qu’il aime.