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CHANT ONZIÈME

LES PÈLERINS.


Marche des pèlerins. — Anna, Lilèz et le vicaire. — Halte dans une lande de Léon, et souvenir de Cornouaille. — Que deviennent le clerc et la mère d’Anna ? — Les deux clochers foudroyés. — Chant des pèlerins. — Ils passent à Saint-Pôl. — Ils passent à Morlaix. — Nouvelle halte aux confins de Tréguier. — Légende merveilleuse et chapelle de Saint-Jean-du-Doigt. — De quelle manière s’accomplirent leurs vœux. — Départ des pèlerins.


« Votre main, jeune fille ! En avant ! en avant !
Marchons avec gaité ! marchons légérement ! »
 
Sur les bords de l’El-Orn, et montant la colline,
Ainsi des pèlerins chantaient. La brume fine
Enveloppait le port que le flux rend salé,
Comme Morlaix, Tréguier, Kemper et Kemperlé,
Et nos riches palus dans le pays de Vannes
Où le flot se répand dès que s’ouvrent les vannes.
 
Par leurs anges gardiens sauvés sur un écueil,
Quand la mer les couvrait déjà de son linceul,
Ils allaient aujourd’hui par les monts, par la plaine,