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CHANT DOUZIÈME

RENCONTRE DES CINQ BRETONS.


La taverne de Saint-Jean. — Un marin du pays de Vannes et un tisserand trégorrois font chacun l’éloge de leur pays. — Lilèz de Cornouaille et le prêtre de Léon prennent part à la dispute. — Quel était le cinquième. — Éloge funèbre des deux Bretagnes. — La querelle recommence. — Tous se séparent amis.


Val de Mériadec, où la bonne duchesse[1]
Venait s’agenouiller en murmurant : « Largesse ! »
Nos pieux pèlerins te visitent encor,
Mais sans croix en émail et sans calice d’or :
Accueille cependant leurs rustiques offrandes,
Et que ton saint patron les guide sur les landes !
Après un si long tour de pays en pays,
Pauvres gens, ils ont droit de rentrer au logis.
Partout ils ont prié du fond de leurs entrailles
Et les saints de Léon et les saints de Cornouailles.
Jean, sauve donc leurs pas des marcs, des cailloux ;
Et toi, bon saint Hervé, préserve-les des loups ! —

  1. Surnom de la duchesse Anne.