— Hoël, vous me craignez plus qu’on ne craint les loups.
Si vous veniez chez moi je n’irais pas chez vous.
N’ètes-vous pas chrétien ? À votre dernier somme,
Si l’heure en est venue, il faut songer, vieil homme.
Soignons l’âme, le corps pourra s’en trouver bien.
Dans votre lit de mort irez-vous comme un chien ?
Oh ! je te forcerai, pécheur, d’ouvrir la bouche !
Deux Esprits avec moi sont assis sur ta couche :
A droite le bon Ange, à gauche le mauvais.
De l’Ange et du Démon, choisis, ou je m’en vais !…
Ah ! chrétiens, louez Dieu ! cet homme enfin m’écoute :
Laissez-moi le guider dans sa nouvelle route. »
Des deux âmes alors commença l’union,
Mais Dieu seul peut redire une confession :
Sacrement de terreur entouré de mystère,
Le ciel vient demander ses secrets à la terre.
L’aveu fut long. Hoël, sous des replis cachés,
Prudemment dans son cœur retenait ses péchés ;
Ce livre où le curé voulait lire sans cesse,
Hoël le refermait toujours avec adresse.
Enfin, le confesseur rappela les enfants ;
Et leur mère Guenn-Du s’installa sur les bancs.
« Ouvrez les yeux, c’est moi. Regardez votre femme.
Avez-vous mis enfin du calme dans cette âme ?
Mon ami, vous allez voir la maison de Dieu,
Et le Pêre et le Fils, et l’Esprit au milieu.
Là vous attend le prix de vos croix en ce monde.
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