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CHANT DIX-NEUVIÈME

LE MARCHÉ DE KEMPER.


Arrivée au marché de Kemper, capitale de la Cornouaille. — Fontaine et poisson de Saint-Corentin. — Affluence du Marché-des-Jours-Gras. — Un départ de conscrits. — Toute la famille de Lilèz et son confesseur l’accompagnent. — Adieux désespérés de Lilèz. — Réponse et propositions de son ami Daûlaz. — Lilèz veut partir. — Il va dans la cathédrale prier saint Corentin. — Vue du Champ-de-Foire.


Cest aujourd’hui qu’il va du monde vers Kemper !
Des montagnes, des bois, du côté de la mer,
Hommes en habit bleu, femmes en jupe noire,
On ne voit que des gens s’en allant à la foire.
Il en vient de partout. Gelé pendant la nuit,
Sous le pied des bestiaux le chemin retentit.
Que de vaches, de bœufs, de petites charrettes.
De pesants limoniers secouant leurs sonnettes !
Place à ces jeunes gens qui passent au galop !
Place aux filles allant modestement le trot !
Et charrettes, bestiaux, ou chrétiens, cette foule
De toutes les hauteurs vers la ville s’écoule.
Ah ! voici dans le fond la ville de Kemper,
Assise au confluent de l’Oded et du Ster.