Les pères se lamentaient, hélas ! et les mères
Lançaient en sanglotant leur âme vers le ciel ;
Tous entre leurs deux bras appelaient leurs fils ;
Eux, comme s’ils étaient morts, ne disaient plus rien.
Dans un calme chrétien, et sans regarder en arrière,
Ils s’en allèrent laissant leur vie à Dieu :
Le long des sentiers, ils s’en allaient deux à deux.
Aussi tristes que des trépassés, plus tristes, sans mentir.
Avec Dieu ils sont, hélas ! sous la terre,
Leurs os sont plus blancs que la cire.
Leurs parents affligés sont aussi descendus dans la tombe :
Les pères et les fils, tous sont morts.
— Jeunes gens, cœurs désolés de quitter le pays.
Maintenant la paix est dans le monde et le monde est beau,
Partez donc de bon cœur durant votre jeunesse !
Vous direz un jour : « J’ai vu Paris ! »