Page:Broglie - Souvenirs, 1785-1817.djvu/101

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Ce fut certainement l’Autriche qui, profitant du séjour de l’empereur Napoléon en Espagne, et des embarras qui l’y retenaient, lui déclara la guerre ; mais, en prenant ainsi le rôle d’agresseur, le peuple autrichien l’était-il véritablement ? Y avait-il une autre chance, un autre moyen d’échapper à l’épouvantable oppression que la France faisait alors peser sur le continent ?

Je partis enfin de Vienne, non sans regret, comblé d’amitiés, d’égards et d’attentions de la part de tous ceux qui m’avaient accueilli en ami au lieu de me traiter en ennemi, et, parmi ces nouveaux et très indulgents amis, je dois compter le prince d’Arenberg, l’ami de Mirabeau, de la reine Marie-Anloinette, celui-là même dont M. de Bacourt a publié récemment les Mémoires. Je ne me fais aucune illusion sur la cause du bienveillant accueil que je reçus de tant de personnes distinguées à divers titres ; mon propre mérite y entrait pour fort peu de chose, et l’affection que M. de Narbonne me témoignait en fit tous les frais.

En quittant Vienne, je traversai la Carinthie et la Carniole ; j’arrivai au commencement de la mauvaise saison à Laybach, chef-lieu des provinces illyriennes. J’y trouvai M. Dauchy, intendant général,