Page:Broglie - Souvenirs, 1785-1817.djvu/231

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

toute recherche et poursuite, soit avant, soit après sa mort. Il lui était simplement permis de garder copie des papiers ou documents qu’il choisirait, sous engagement de n’en rien publier sans l’aveu du département.

Après avoir ainsi pourvu à l’avenir, je m’occupai du passé ; je m’occupai de donner, autant qu’il dépendait de moi, un effet rétroactif à l’ordonnance, d’obtenir, à l’amiable, la réintégration des pièces dispersées, et, naturellement, je prêchai d’exemple ; je remis au département, sans en rien distraire, le portefeuille de M. de Narbonne, et c’est dans les correspondances, pièces et documents qu’il renfermait que M. Thiers a puisé les matériaux de la narration qui termine son quinzième volume. Cette narration est très intéressante ; l’exposé des faits est exact, lucide, sévère, trop peut-être ; je veux dire que leur enchaînement est peut-être plus rigoureux, plus conséquent dans le récit, moins semé d’alternatives, d’accidents, de péripéties, qu’il ne l’a été dans la réalité.

Il ne faut pas s’en étonner. La position des affaires à Vienne était critique et précaire. Dans la négociation ou peut-être plus exactement dans l’intrigue qui s’y menait, les intérêts en jeu variaient