Page:Broglie - Souvenirs, 1785-1817.djvu/261

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-faire impérial. Dans la seconde, on prévoyait tout bas, et non sans un peu de satisfaction, la chute définitive de l’Empire ; dans l’autre, on souhaitait avec passion son maintien.

Je fréquentais, à peu près également, ces deux sociétés et, je dois l’avouer, j’étais plutôt du côté de ceux qui désiraient, sans trop l’espérer, le maintien tel quel du régime impérial ; il m’était impossible de prendre en bonne part les désastres de notre armée, si tant est que nous en eussions encore une, et le spectacle de ces hommes qui, après avoir servi, encouragé, flatté, secondé l’empereur dans toutes ses folies et dans tous ses crimes, se déchaînaient contre lui, dans sa défaite, m’inspirait un profond dégoût.

Rien toutefois n’était encore décidé, rien même n’était encore clair pour personne. L’année 1813 prenait fin au sein d’une obscurité profonde et sinistre.