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II


1815


Les derniers jours de 1814 et les trois premiers mois de 1815 s’écoulèrent pour moi rapidement. Je me couchais tard et me levais de grand matin ; j’étudiais avidement durant une partie de la nuit, et la première moitié de la matinée, ne négligeant rien pour me rendre digne de la position qui m’était échue, politique, jurisprudence, économie politique, finances, administration, je dévorais tout, un peu à la hâte et pêle-mêle ; midi venu, je partageais le reste de la journée, entre la société de madame de Staël, et les séances des chambres.

Madame de Staël, en retrouvant son cher Paris, après dix années d’exil, était lancée dans le très grand monde. Accueillie, recherchée même à la