au nom de l’Europe, sommant, en quelque sorte, la Chambre d’expédier le maréchal Ney, comme s’il s’agissait d’un simple projet de loi.
On sait que la Chambre, toute mutilée qu’elle fût, toute rembourrée qu’elle fût d’excellents royalistes, entendit ce discours avec une telle indignation, que, le lendemain 12, M. de Richelieu en fit amende honorable ; rien ne peut mieux témoigner de l’état des esprits, à la cour, qu’une telle équipée de la part de deux hommes, sages, modérés et humains.
La Chambre des pairs, ayant décidé qu’elle se constituerait régulièrement en cour de justice pour prononcer sur le sort du maréchal Ney, poussa le respect des formes jusqu’à ce point de s’imposer toute la série des conditions prescrites par notre Code d’instruction criminelle ; elle procéda, par commissaires à l’instruction, statua par arrêt sur la mise en accusation, et fixa le 21 novembre pour l’ouverture des débats. Jusque-là, je n’avais point à m’en préoccuper ; huit jours me séparaient encore de l’époque où j’aurais voix délibérative mais l’audience du 21 novembre, ayant été, sur la demande du maréchal, remise au 4 décembre, il se trouva que j’atteignais l’époque fatale.
Que faire ?