fait dans notre capitale, madame Durazzo et madame de Brignole, femme de l’un de mes anciens collègues au conseil d’État. Madame Durazzo était alors dans tout l’éclat de sa beauté ; nous voyions presque chaque jour les deux sœurs, souvent accompagnées de la petite-fille de madame de Brignole cette petite fille est aujourd’hui madame la duchesse de Galliera, et, lorsque, après quarante-deux ans, je fixe mes regards sur elle, il me semble voir encore la petite Marinette son visage, en vérité, n’a point changé.
Au demeurant, je n’abusais pas plus des grandes sociétés de Florence que du petit club féminin de madame d’Albany ; à Florence, la société proprement dite se composait d’étrangers, et ce que nous nommions, à Paris, des ultras, c’est-à-dire de vieux aristocrates encroûtés, et de transfuges du régime impérial. Les uns et les autres me déplaisaient à peu près au même degré. Je n’allais dans le monde qu’à mon corps défendant ; j’y passais pour sauvage et maussade ; je ne m’en plaignais pas, au contraire ; je me figurais, assez sottement, que c’était là de la dignité et du patriotisme. Madame de Staël, qui me supportait en cela du mieux qu’elle pouvait, avec une patience