déiste, mais, comme je l’ai dit en son temps, déiste qui n’échappait guère au scepticisme que par le mysticisme. Mes convictions étaient tout autres et bien plus arrêtées. Le moment approche où j’aurai à les expliquer.
Madame de Staël avait ordonné, dans son testament, que son corps fût transporté à Coppet, et son cercueil déposé dans le monument élevé par madame Necker pour elle-même et pour son mari. Le corps fut embaumé ; le cercueil fut transporté à petites journées sous la garde de M. de Staël accompagné de M. Schlegel. Je pris le devant avec ma femme, ma fille, mademoiselle Randall et M. Rocca.
J’eus à préparer, en arrivant, la triste cérémonie. Il y fallait quelque précaution. On savait que les restes de M. et de madame Necker, déposés dans une chambre sépulcrale, située au cœur même du monument, n’étaient point enfermés dans des cercueils. Madame Necker, préoccupée, durant les dernières années de sa vie, de la crainte des enterrements précipités, avait ordonné, dans son testament, que son corps, et plus tard, celui de son mari, fussent placés dans une cuve de marbre noir, et conservés dans l’esprit de vin.
Je fis percer, en ma présence, et par un seul