Page:Broglie - Souvenirs, 1785-1817.djvu/404

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et ses auditeurs, aurait été fort en peine de savoir qu’en penser, et d’expliquer l’effet par la cause.

La session de 1817 à 1818 s’ouvrit le 5 novembre.

L’issue des élections avait changé l’état des partis. Celui auquel j’appartenais, le parti libéral, en était devenu plus arrogant et plus enclin aux espérances révolutionnaires. Des dîners périodiques furent institués, sous la présidence alternative de ceux de ses membres qui siégeaient à la Chambre des députés. J’y assistai plus d’une fois ; le langage ne me plut pas, et moins encore la direction des esprits et des idées. Je me détachai, à petit bruit, des meneurs.

Le parti purement ministériel, alarmé non sans quelque raison, était devenu quelque peu rétrograde, et, par là même, m’attirait de moins en moins.

En revanche, la tête de ce parti, la petite phalange que le public avait qualifiée de doctrinaire et qui acceptait assez volontiers cette dénomination, me témoignait chaque jour plus de bienveillance et mes idées s’étaient insensiblement rapprochées de celles que je lui entendais professer. En me plaçant dans