Page:Broglie - Souvenirs, 1785-1817.djvu/66

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entre elles par des sentiers ; le derrière de chaque maison était invariablement tourné du côté de la rue et percé d’une porte qui ne s’ouvrait pour chaque habitant que dans trois grandes circonstances, la naissance, le mariage et la mort. C’est dans l’intérieur de ces maisons que reposaient toutes les merveilles dont on parlait tant ; les maisons appartenaient presque toutes aux membres de la Compagnie d’assurances d’Amsterdam ; personne n’y était admis qui ne fût de la famille de chaque propriétaire. On m’a dit que la reine Hortense, ayant insisté pour entrer, au moins une fois, dans l’une de ces maisons, n’a pu triompher de la résistance qui lui était opposée, et a fini très sagement par s’y résigner.

D’Amsterdam nous nous rendîmes à Utrecht dont les établissements universitaires étaient fermés à cette époque de l’année, et d’Utrecht à Soreusse où M. de Croix avait ses principales propriétés. Nous y restâmes quelque temps, et c’est là que, tout ignorant que j’étais, et que je suis encore en agriculture, j’entendis avec grand plaisir et quelque profit l’intendant de la terre et les voisins s’expliquer à fond sur l’économie rurale du pays. Je regrette d’avoir perdu mon journal de