Aller au contenu

Page:Broglie - Souvenirs, 1830-1832.djvu/141

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

98) aux grands éclats de rire des auteurs de cette espièglerie, qui l’auraient sans doute bien regrettée, s’ils avaient prévu que cette inconvenance allait devenir irréparable.

Après avoir rectifié (le 23) une loi de la Restauration, en substituant à ces mots : les droits que le roi tient de sa naissance, ces autres mots : les droits que le roi tient du vœu de la nation française, la Chambre repoussa vigoureusement (le 26) la nuée des pétitions qui s’acharnaient à demander que les tribunaux de tout degré et de toute origine fussent soumis à une nouvelle installation, en d’autres termes et en bon français, à une épuration radicale. Ce fut un beau jour pour M. Dupin. Sans lui, nous en revenions peut-être aux premiers jours de 1814. Jamais son éloquence inculte, incisive, voire même un peu bourrue, ne fut plus énergiquement employée à une meilleure cause.

Mais, pour le nouveau ministère, la session ne commença réellement que le 1er décembre, et ce ne fut pas sous de trop favorables auspices. Il s’agissait de statuer sur ce qu’on nommait en ce temps-là le fonds commun de l’indemnité des émigrés.

Ce fonds, c’était l’excédant restant sur le mil-