Je ne m’arrêterai qu’aux conséquences immédiates de l’événement, et au surcroît de difficultés qu’il faisait pleuvoir sur nous dans un moment où, Dieu merci, nous en avions de reste.
Notre nouveau gouvernement n’était encore officiellement reconnu que par l’Angleterre ; bien accueilli à Vienne et à Berlin, bien vu dès lors dans la plupart des cours et principautés du continent, le pas décisif restait à faire, tout restait encore en suspens, tant que le grand allié du Nord, dont personne n’entendait se séparer, n’aurait pas dit le dernier mot.
Or, pour obtenir ce dernier mot de ces lèvres augustes, nous déclarions avec empressement que nous entendions, de notre côté, accepter et respecter l’état de l’Europe tel qu’il avait été réglé par le sort de la guerre et la foi des traités, en remplissant envers nos voisins toutes les conditions de bon voisinage : point de guerre, point de conquête, point de provocation révolutionnaire, tel était l’engagement que nous offrions volontiers, à chargé d’entière réciprocité ; mais voilà qu’avant même d’avoir réponse, et comme pour nous prendre au mot, pour nous mettre en quelque sorte à l’épreuve, la révolution belge nous tombait sur les bras.