« Le 17 octobre, au sortir d’une revue où toute la garde nationale de Versailles avait témoigné beaucoup d’enthousiasme et de dévouement, le roi trouva son palais assiégé par une foule furieuse qui lui demandait à grands cris la tête des ministres, déjà traduits devant leurs juges. Ces démonstrations prirent un caractère plus menaçant dans la journée du 18 octobre, où un rassemblement de trente à quarante individus se dirigea, en plein midi, sur le Palais-Royal, avec un drapeau sur lequel on lisait cette inscription : Désir du peuple. Mort aux ministres. La garde nationale de service prit les armes, arrêta le porte-étendard et quelques-uns de ceux qui l’escortaient ; mais des groupes plus nombreux se portèrent le soir dans les cours du Palais-Royal, en poussant les cris : À bers les ministres ! la tête de Polignac ! et même, dit-on, quelques vive la République ! et des outrages grossiers contre la personne du roi jusque sous ses fenêtres. Le poste de la garde nationale prit les armes, fit évacuer les cours et le jardin, dont les grilles furent fermées. Quelques-uns de ceux qui paraissaient diriger ces bandes furent arrêtés, mais les autres ne furent point découragés. Ils se dirigèrent par les routes les plus populeuses et le faubourg Saint-