dévouée ; n’est-ce pas que cela t’irait supérieurement ?
— Non, monsieur ; je n’éprouve point le désir d’avoir une mère dans la femme que j’épouserai.
— Elle-est alors un peu trop vieille pour vous ?
— Nullement ; je ne lui trouverais pas un jour de trop, si elle me convenait sous d’autres rapports.
— Et sous quels rapports ne vous convient-elle pas, William ?
— Elle est assurément fort agréable ; elle a une taille charmante, et j’admire ses cheveux et son teint.
— Bravo ! mais son visage, qu’en dites-vous ?
— Qu’elle a un peu de dureté dans les traits, particulièrement dans la bouche.
— Vous avez raison, dit M. Pelet, qui se mit à rire en lui-même ; la coupe de ses lèvres annonce du caractère, de la fermeté ; mais, ne trouvez-vous pas qu’elle a le sourire aimable ?
— Dites plutôt fin et rusé.
— C’est encore vrai ; toutefois c’est à ses sourcils qu’elle doit surtout cette expression de finesse artificieuse ; les avez-vous remarqués ? »
Je répondis négativement.
« Vous ne lui avez donc pas vu baisser les yeux ?
— Non.
— C’est dommage ; observez-la pendant qu’elle brode ou qu’elle tricote : on la prendrait alors pour la personnification de la paix intérieure, tant il y a de sérénité dans l’attention qu’elle donne à son ouvrage, en dépit de la discussion qui s’agite autour d’elle ou des intérêts importants dont s’occupent les personnes qui l’entourent ; elle n’a pas l’air de savoir ce qui se passe ; son humble esprit féminin est tout entier à son aiguille ; ses traits sont immobiles ; pas le moindre sourire d’approbation, ou le plus léger signe de blâme ; ses