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Page:Brontë - Le Professeur.djvu/146

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Sa réponse fut encore négative. Ici, mes yeux s’arrêtèrent sur la feuille volante de son livre qui portait ces trois mots : Francis, Evans, Henri.

« C’est votre nom ? lui demandai-je.

— Oui, monsieur. »

Un frôlement de robe, que j’entendis à côté de moi, suspendit mon interrogatoire ; immédiatement derrière nous, la directrice examinait l’intérieur d’un pupitre.

» Mademoiselle Henri, dit-elle, voulez-vous avoir la bonté d’aller dans le corridor et d’essayer d’y maintenir l’ordre, pendant que les externes vont mettre leurs chapeaux ? »

La jeune fille obéit sans mot dire.

« Un temps admirable ! poursuivit Mlle Reuter, qui lança un coup d’œil vers la fenêtre.

— Magnifique, répondis-je en m’éloignant.

— Et que pensez-vous de votre nouvelle élève, monsieur ? continua-t-elle en suivant mes pas. Croyez-vous qu’elle puisse arriver à bien parler l’anglais ?

— Je n’en sais rien encore ; elle le prononce à merveille ; quant à la connaissance qu’elle peut avoir de la langue, je n’ai pas eu l’occasion d’en juger.

— Mais que dites-vous de son intelligence ? vous vous rappelez mon inquiétude à cet égard ; pouvez-vous me rassurer ? pensez-vous qu’elle ait autant de facilité que le commun des martyrs ?

— Je n’en doute pas, mademoiselle ; mais je la connais à peine, et je ne saurais au juste vous donner la mesure de sa capacité. Mademoiselle, j’ai l’honneur de vous souhaiter le bonjour.

— Vous voudrez bien l’observer attentivement, monsieur, et je vous serai reconnaissante de me faire part de vos remarques, dit-elle en continuant de me poursuivre ; j’ai beaucoup plus de confiance dans votre opinion que dans la mienne ; en pareille circonstance, les