dans la maison. Il congédia tous les domestiques, excepté moi. Il aurait voulu pousser l’autorité qui lui était déléguée jusqu’à insister pour qu’Edgar Linton ne fût pas enterré à côté de sa femme, mais dans la chapelle avec sa famille. Toutefois, il y avait le testament qui s’y opposait, ainsi que mes bruyantes protestations contre toute infraction à ses clauses. On pressa les funérailles. Catherine — Mrs Linton Heathcliff, désormais — fut autorisée à rester à la Grange jusqu’à ce que le corps de son père en fût parti.
Elle me raconta que son angoisse avait enfin décidé Linton à courir le risque de la libérer. Elle avait entendu discuter à la porte les hommes que j’avais envoyés, et compris le sens de la réponse de Heathcliff. Son désespoir fut alors au comble. Linton, qui avait été transporté en haut, dans le petit salon, peu après mon départ, fut tellement effrayé qu’il alla chercher la clef avant que son père remontât. Il eut la ruse d’ouvrir la serrure, puis de la refermer sans fermer la porte ; et, quand l’heure fut venue pour lui d’aller se coucher, il demanda à dormir avec Hareton, ce qui lui fut accordé pour une fois. Catherine s’enfuit avant le jour. Elle n’osa pas essayer les portes, par crainte que les chiens ne donnassent l’alarme. Elle visita les chambres inoccupées et en examina les fenêtres ; heureusement, elle put aisément passer par celle de la chambre de sa mère, et de là, atteindre le sol, grâce au sapin qui est tout contre. Son complice, malgré ses timides manigances, pâtit de la part qu’il avait prise à son évasion.