-même sur ce jugement dans une crise plus difficile ; mais je dois vous informer que M. Helstone est un peu en délicatesse avec moi en ce moment.
— Je le sais, j’ai appris tout ce qui concerne vos différends ; soyez sûr qu’ils disparaîtront ; il est impossible qu’il résiste à la tentation d’une alliance dans les circonstances présentes.
— Je serais heureux de l’avoir de mon côté ; il est de pur métal.
— Je le crois comme vous.
— Une vieille lame, et quelque peu rouillée ; mais le tranchant et la trempe sont excellents.
— Eh bien ! vous l’aurez, monsieur Moore, c’est-à-dire si je peux le gagner.
— Qui ne pourriez-vous gagner ?
— Le recteur, peut-être ; mais je ferai tous mes efforts.
— Vos efforts ! Il cédera pour une parole, un sourire.
— Nullement. Il m’en coûtera plusieurs tasses de thé, quelques toasts et une ample mesure de remontrances, de reproches et de persuasions. Mais l’air devient froid.
— Je m’aperçois que vous frissonnez. J’ai peut-être tort de vous retenir ici. Cependant, la soirée est si calme ! je la trouve presque chaude, et une société comme la vôtre est pour moi un plaisir si rare ! Si vous étiez enveloppée d’un châle plus épais ?
— Je pourrais rester plus longtemps et oublier qu’il est tard, ce qui chagrinerait mistress Pryor. Nous avons des habitudes régulières et nous nous couchons de bonne heure à Fieldhead, monsieur Moore ; et je suis sûre que votre sœur fait de même au cottage.
— Oui ; mais Hortense et moi nous nous entendons le mieux du monde, et nous faisons chacun de notre côté ce qui nous plaît.
— Que vous plaît-il de faire ?
— Trois nuits par semaine, je couche à la fabrique : mais je n’ai pas besoin d’un long repos, et, quand la lune brille et que la nuit est douce, souvent je me promène dans les environs de Hollow jusqu’à l’aurore.
— Lorsque j’étais une très-petite fille, monsieur Moore, ma nourrice avait coutume de me réciter des histoires de fées que l’on voyait dans Hollow. C’était avant que mon père bâtît la