Page:Bronte - Shirley et Agnes Grey.djvu/30

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l’aide de Sarah, la servante, avait éclairé la fabrique, dont la façade étendue était maintenant illuminée et jetait sur la cour une clarté suffisante pour éloigner toute crainte de confusion. Déjà on entendait un profond bourdonnement de voix. M. Malone était enfin sorti du comptoir, après avoir pris la précaution de plonger sa tête et sa face dans une jarre d’eau, et cette précaution, jointe à l’alarme soudaine, lui avait presque rendu l’usage de ses sens, que le punch avait un peu dispersés. Il se tenait avec son chapeau en arrière de sa tête, et son bâton dans sa main droite, répondant au hasard aux questions qui lui étaient adressées par ceux qui arrivaient de la Maison-Rouge. M. Moore parut et se trouva en face du large chapeau et du poney.

« Eh bien ! Moore, que nous voulez-vous ? Je pensais que vous auriez besoin de nous ce soir ; moi et l’hetman (caressant le cou du poney), Tom et son cheval. Lorsque j’ai entendu la cloche, je n’ai pu tenir en place, et j’ai laissé Boultby finir de souper seul ; mais où est l’ennemi ? Je ne vois ici ni masque ni figure barbouillée, et il n’y a pas une vitre brisée à vos fenêtres. Avez-vous eu une attaque, ou en attendez-vous une ?

— Oh ! nullement. Je n’en ai eu ni n’en attends, répondit froidement Moore. J’ai seulement ordonné de sonner la cloche, parce que j’ai besoin que deux ou trois voisins restent ici à Hollow, pendant que moi et deux ou trois autres nous irons au marais de Stilbro’.

— Au marais de Stilbro’ ! Pour quoi faire ? Pour aller au-devant des voitures ?

— Les voitures sont arrivées depuis une heure.

— Alors tout va bien. Que voulez-vous de plus ?

— Elles sont revenues vides, et Joe Scott et compagnie ont été laissés sur le marais, ainsi que les métiers. Lisez ce papier. »

M. Helstone prit et parcourut le document dont nous avons déjà donné le contenu.

« Hum ! Ils vous ont traité absolument comme ils traitent les autres. Mais, cependant, ces pauvres diables qui sont dans le fossé doivent attendre du secours avec impatience. La nuit est bien humide pour une semblable couche. Tom et moi nous irons avec vous ; Malone peut rester ici et prendre soin de la fabrique. Mais qu’a-t-il donc ? Les yeux semblent lui sortir de la tête.

— Il a mangé une côtelette de mouton.