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LE CORRECTEUR TYPOGRAPHE

pas moins l’auxiliaire le plus indispensable, faute duquel une œuvre peut être lucrative, mais nullement honorable. Si les membres agissants ont la mission de donner à celle-ci le cachet artistique dont elle est susceptible, c’est au correcteur que reviennent l’immense tâche et l’insigne honneur d’y attacher définitivement le sceau de perfection intellectuelle que réclame toute œuvre qui s’adresse à l’esprit. »

« Les fautes qui peuvent déparer un livre sont donc de deux sortes : celles qui regardent les règles de composition et de mise en pages, celles qui concernent le texte.

« Un ouvrage peut être exécuté d’après les principes d’agencement matériel, tout en altérant le texte original et blessant les règles syntaxiques et orthographiques. Inversement, il peut reproduire correctement le texte, exprimer la pensée précise de l’auteur et cependant violer les règles typographiques. Dans ces deux états, l’ouvrage est mal imprimé[1]. »

Pour mériter réellement son titre, pour s’acquitter consciencieusement de sa tâche, le correcteur a donc un double rôle à remplir, et la définition de ce mot n’est exacte que si l’on envisage, à parties égales, ce double rôle : « Toute personne qui est chargée habituellement, soit dans une imprimerie, soit dans une librairie, soit dans un bureau quelconque de publications, de corriger les fautes typographiques, grammaticales et littéraires, qui se trouvent sur les épreuves de toutes espèces d’impressions, est un correcteur[2]. »



  1. Daupeley-Gouverneur, le Compositeur et le Correcteur typographes, p. 212-213.
  2. Bernier, président de la Société des Correcteurs parisiens, Grand Dictionnaire universel du xixe siècle (P. Larousse), t. V, art. Correcteur, p. 181 (1869).