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LE CORRECTEUR TYPOGRAPHE

« Le 23 février 1583, Vincent Bourland, « collationneur de livres », est témoin dans un acte d’obligation, et, le 14 juillet 1584, dans une vente de papier[1] ;

« 15 avril 1583 : Jean Fleury, collationneur de livres, loue à Basile Bocquet[2] (Bouquet ou Boucquet), imprimeur, une chambre[3] ;

« 30 juillet 1583 : Quittance par Jean Fleury, collationneur de livres, à Basile Bouquet pour les loyers arriérés[4] ;

« 9 janvier 1584 : Contrat de mariage de Guillauma Fleury, fille de Jehan Fleury, collationneur de livres, avec François Esmier, taffetatier[5] ;

« 3 décembre 1584 : Jehan Faynin, collationneur d’imprimerie, citoyen de Lyon, intervient dans un acte notarié[6]… »

Le prélecteur d’imprimerie et le collationneur de livres ont depuis longtemps, pensons-nous, disparu de la pensée de nos auteurs typographiques qui, dans leurs manuels, sont muets sur ce point particulier[7]. Nous n’avons donc pu songer leur demander une définition de ces termes nouveaux pour nous et des fonctions qu’elles comportaient pour leurs titulaires ; mais d’autres écrivains nous ont été de meilleur secours.

I. La prélecture, nous dit P. Larousse[8], est en terme d’imprimerie la « lecture de l’épreuve faite à l’imprimerie avant l’envoi à l’auteur : Réitérez les prélectures pour rendre « moins chanceuse la lecture » (Diderot). » — Ainsi envisagée, la prélecture paraît désigner exclusivement la lecture en premières et les révisions occasionnelles qui la complètent.

    laquelle il alla se fixer à Paris. Il est l’auteur fort connu de nombreuses traductions (Baudrier, 1re série, p. 87).

  1. Bibliographie lyonnaise, 1re série, p. 63.
  2. Maître imprimeur à Lyon vers 1574 ; décédé après le 9 octobre 1586 (Bibliographie lyonnaise, 10e série, p. 270).
  3. Bibliographie lyonnaise, 10e série, p. 273.
  4. Ibid., 1re série, p. 273.
  5. Ibid., 1re série, p. 159.
  6. Ibid., 1re série, p. 152.
  7. Bertrand-Quinquet, dont le Traité de l’Imprimerie date de l’an VII (1799), ignore ces mots. — Il est vrai que ce même auteur, qui nous a paru cependant accorder une importance toute particulière à la correction, n’écrit pas une seule fois dans son Traité le mot correcteur. Bertrand-Quinquet n’a connu, semble-t-il, que le « prote », travailleur manuel et intellectuel qui remplit les fonctions de correcteur, et c’est à lui exclusivement qu’il songe lorsqu’il parle de correction. — Voir aussi, sur cette question, une citation fie Crapelet, p. 190.
  8. Grand Dictionnaire universel du xixe siècle, t. XIII, p. 66.