Page:Brossard - Correcteur typographe, 1924.djvu/439

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la machine », perte de temps signifiant toujours perte d’argent. Nombre de Maisons se sont, d’ailleurs, efforcées d’atténuer, même de faire disparaître toute cause de retards dans la correction des tierces, et d’assurer cependant une sorte de lecture rapide et une revision complète.

Dans ce but, diverses manières de « voir » les tierces ont été adoptées, suivant les méthodes de travail propres à ces Maisons. Nous les examinerons rapidement.

I. La forme serrée, l’imposeur fait à la brosse, au taquoir ou à la presse à bras, suivant les usages de la Maison, une épreuve, sorte de morasse, qui est confiée à un correcteur-reviseur avec les bons à tirer.

Le reviseur vérifie l’imposition, porte son attention sur nombre des points énumérés plus loin à l’article IV, Ce qu’il faut « voir » dans la tierce, et s’assure que toutes les corrections de l’auteur et du correcteur en bon ont été soigneusement et fidèlement exécutées. Toute correction omise, toute erreur nouvelle relevée est clairement indiquée. Le reviseur doit être d’une rigueur absolue dans l’exécution de sa tâche.

La revision terminée, l’épreuve est retournée à l’imposeur qui exécute sur le marbre, avant d’envoyer les formes à la machine, les corrections signalées. Puis, l’épreuve est remise au tierceur, en attendant la tierce, ou donnée au conducteur qui la joindra à la tierce elle-même.

La besogne du tierceur est de la sorte singulièrement facilitée. Après les vérifications d’usage de la tierce, il lui suffira de s’assurer que les ultimes corrections de la revision ont été exécutées et de signaler celles qu’une négligence exceptionnelle ou un coupable oubli auraient laissées subsister.

Assurément cette manière d’agir est fort recommandable : la tierce est rapidement vue, les corrections sous presse sont réduites au strict minimum, d’où un gain de temps qui compense largement le supplément de salaire d’un reviseur spécial.

II. La méthode suivante paraît également très acceptable : Préalablement à la mise sous presse, et aussitôt après l’imposition, une épreuve est tirée soit à la brosse, soit au taquoir, soit enfin à la presse à bras ; comme précédemment, cette épreuve destinée à la vérifica-