Page:Brossard - Correcteur typographe, 1924.djvu/547

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Quelque sommaires que soient ces chiffres, on peut reconnaître que la situation des correcteurs dans les deux pays envisagés n’était nullement supérieure à celle des correcteurs français. — On remarquera, en outre, combien les conditions économiques influent sur les salaires, quelles que soient les capacités et la valeur professionnelle des intéressés. 

En 1920, d’après les renseignements qui nous ont été fournis, voici quelle était, à Londres, la situation d’un correcteur : variable suivant les fonctions confiées, le salaire s’élevait à la somme de 8 £ pour 42 heures de travail hebdomadaire dans un journal de nuit ; ce même salaire était de 7 £ 10 shellings pour 44 heures dans un quotidien de jour ; par contre, un correcteur de labeurs recevait une rémunération minimum de 5 £ 4 sh. pour les six jours dont the week-end lui permettait d’oublier agréablement les fatigues. Le compositeur londonien ayant un salaire de base de 5 £ 1 sh., le correcteur possédait sur son « jumeau » un léger avantage financier.

Il est nécessaire de faire remarquer que la différence de 3 shellings constatée ici entre la banque du correcteur et celle du compositeur correspond à une majoration pécuniaire à la base de 5 0/0 : cette majoration est, au point de vue syndical, le résultat d’un accord entre patrons et ouvriers[1].


II. — Le contrat de travail.


A. — De 1470 à la fin du xvie siècle


a. — En France


Aux premières années de l’introduction de l’imprimerie en France, le correcteur ou celui qui assume la direction littéraire de l’atelier se trouva lié à ses collaborateurs manuels par un contrat bien déter-

  1. Voir plus loin, page 555, les résultats de l’accord syndical des correcteurs français avec leurs patrons.