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Page:Brossard - Correcteur typographe, 1934.djvu/246

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point rompre inopportunément le roulement continu d’un taquage à tour de bras, tel sera le gain réalisé à maintes reprises.

Le taquage exécuté, on procède à un léger serrage, pour permettre de sonder la forme. Si aucune lettre ou partie de garniture ne bouge, on serre définitivement les coins, et on les abat. L’opération se fait d’ailleurs toujours, en deux ou trois reprises, en procédant par serrages progressifs.

La composition présente, on l’a vu, une élasticité, donc une facilité de compression plus grande dans le sens de la hauteur de la page : dès lors, de toute évidence, pour obtenir le maximum d’effet que l’on attend de lui, le serrage doit commencer par le petit biseau, placé en pied des pages ; le serrage latéral, exécuté sur le grand biseau, complète le serrage en hauteur et dès lors doit alterner avec lui. Le serrage doit donc être effectué dans l’ordre suivant, tout en jetant de temps à autre un coup d’œil sur l’ensemble de la forme pour s’assurer que « tout va bien » : feuille in-8, côté de première et côté droit : coin de la page 13, coin de la page 5 sur le biseau de côté, coin de la têtière entre les pages 4 et 5, coin du pied de la page 4, et enfin coin du grand biseau, sur la partie latérale de la page 4. Le serrage de la partie gauche s’exécute dans le même ordre.

Il est, d’ailleurs, indispensable de maintenir entre les deux parties du châssis un équilibre rationnel et de ne pas exercer sur les bandes d’un côté une pression anormale au profit des barres du côté opposé : à cet effet, le serrage s’exécute progressivement comme on l’a vu, dans l’ordre indiqué, et successivement du côté droit au côté gauche.

Il arrive parfois, par exemple pour l’imposition d’une fraction de feuille, qu’une moitié seulement du châssis soit utilisée : dans ce cas, un biseau, aussi fort et résistant que possible, s’arc-boutant sur la bande latérale, au milieu du côté vide, s’appuie à la barre médiane ; la poussée exercée lors du serrage sera ainsi reportée, par l’intermédiaire du biseau, sur la bande latérale ; la barre médiane ne courra dès lors aucun risque d’être faussée.

Le desserrage s’opère, comme le serrage, progressivement : les coins de l’intervalle le plus étroit sont d’abord dégagés à l’aide du décognoir, en commençant par ceux placés à l’extrémité la plus forte du biseau : puis ils sont redressés et poussés à la main, afin d’éviter, pendant le desserrage du deuxième biseau, une mise en pâte ou la dislocation des coins ou même de l’intérieur des pages.

Le desserrage n’est point, comme trop d’ouvriers sont portés à le croire, une opération accessoire que l’on peut exécuter « par-dessous la