Page:Brossard - Correcteur typographe, 1934.djvu/64

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entre la languette et le talon une distance correspondant à la longueur de justification, ou à la longueur de ligne du texte exigée. L’opération est fort simple : la vis du composteur étant desserrée, ou le levier levé, et la languette écartée, on place dans le composteur, appuyées au talon, une poignée d’interlignes convenablement triées, ou encore une garniture, de longueur voulue ; on rapproche la languette ou glissière, et les interlignes ayant été bien dressées, la garniture étant tenue rigoureusement d’aplomb, on serre la vis ou l’on abaisse le levier, après s’être assuré que les interlignes « conservent sous l’effort du pouce un jeu aisé de va et vient dans le sens de leur épaisseur, c’est-à-dire qu’elles ne sont ni trop serrées ni trop libres ». Il ne faut pas oublier, en effet, qu’à l’imposition, lors du serrage, la pression à l’aide des biseaux et des coins doit s’exercer sur les lignes et non sur les interlignes, sous peine des plus grands ennuis. On peut encore — et c’est un conseil fréquemment répété — justifier un composteur, avec plus de précision, en employant des m de corps 12, placés à plat dans le composteur :


la dernière lettre doit pouvoir, après le serrage de la vis, s’enlever ou se remettre à frottement doux.

La vis ou le levier du composteur seront solidement serrés, de manière à ce que celui-ci ne puisse se déjustifier insensiblement sous l’effort des légères poussées successivement répétées à chaque justification de ligne.


LES PINCES


Les pinces, utilisées pour la correction, sont fabriquées en fer ou en acier ; elles se composent de deux branches, réunies à l’une de leurs extrémités par un rivet de métal et soudées ; à l’autre extrémité, sous une pression modérée des doigts, les branches, suffisamment élastiques, peuvent se refermer pour saisir l’objet voulu : lettre, interligne ou autre.

Pour la correction, le paquet de composition placé sur la galée même est débarrassé entièrement de la ficelle qui le maintient en le bridant, aux quatre angles ; si la page est imposée, elle est desserrée : ni coins ni biseaux ne doivent exercer la moindre pression.

La ligne dans laquelle doivent être faites une ou plusieurs corrections est légèrement élevée au moyen des pinces fermées qui pressent l’une de ses extrémités, pendant que la main gauche dirige l’autre extrémité. Cette