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permettent d’assujettir la galée à la partie supérieure droite de la casse, en lui donnant une inclinaison convenable pour maintenir la composition.

Ce genre de galées est en effet surtout destiné à recevoir les lignes de composition au fur et à mesure que le typographe les enlève du composteur, pour en former un paquet, avant de les réunir ultérieurement en placards ou en pages.

Le bois employé à la confection des galées doit être bien sec, non susceptible de se fendre ou de se courber ; le compositeur s’abstiendra avec le plus grand soin, sauf en des cas tout à fait exceptionnels, de mouiller la composition placée sur ces galées, afin d’éviter au bois toute chance d’humidité qui pourrait le faire « travailler ».

Le fond, c’est-à-dire la partie portant la composition, doit être parfaitement poli ou laminé ; il ne doit, en outre, présenter aucune pointe, aucun rivet de métal d’une résistance à l’usure supérieure à celui qui constitue la galée elle-même, afin d’éviter au pied de la lettre le moindre choc toujours préjudiciable.

L’équerre doit être très régulière, et le fer qui la compose parfaitement dressé dans toute sa longueur.

Il est indispensable, en effet, que, lors de la correction en galée, l’ouvrier qui repasse la justification de ses lignes, puisse exécuter ce travail sans être exposé aux inconvénients qui résulteraient d’une équerre irrégulière ou faussée. Pour se prémunir contre ces désagréments, certains compositeurs ont l’habitude excellente de placer le long de l’équerre, sur la longueur voulue, c’est-à-dire débordant au delà de la composition, un douze soigneusement choisi qui leur assure une régularité de ligne irréprochable. D’ailleurs, certains constructeurs fournissent des galées avec équerres absolument rigides : à cet effet, un rebord en bois d’acajou double du côté extérieur l’équerre dont il augmente la solidité et qu’il met à l’abri des chocs et autres accidents ; d’autres fois, l’équerre en fer ordinaire fait place à une équerre en fonte, renforcée, avec base de soutien, et soigneusement dressée.

La galée de composition est généralement de dimensions restreintes : sa grandeur, à laquelle la longueur est toujours proportionnelle, ne va pas au delà de l’emplacement nécessaire au maniement d’une composition de format in-8o (15 × 25) ou, au plus, in-4o (20 × 30), suffisant de manière générale pour un compositeur aux pièces.

b) Pour les mises en pages, pour la composition des tableaux, poulies travaux de ville, on utilise des galées dont les dimensions atteignent le format[1] raisin (50 × 65), même parfois le format jésus (56 × 72), et dont la disposition est légèrement différente de celle précédemment

  1. Le format du papier n’est pas en cause, mais seulement celui de l’outil décrit ici ; les dimensions sont données en centimètres, et non en cicéros.