nombreux inconvénients). Dès lors, lorsque le guillemet se trouvait reporté à la fin de la ligne (aux pages impaires), il est de toute évidence qu’il devait présenter au texte sa partie concave.
Aussi, s’appuyant sur un usage que peut-être il avait lui-même mis en pratique, Momoro écrivait en 1796, dans son Manuel de l’Imprimerie : « Le premier guillemet s’emploie ainsi : «, et les autres et le dernier de cette façon : », qui est le sens naturel. »
Mais cette règle devait subir de nombreuses exceptions, dont un exemple tout particulier existe dans le Traité de la Police de Delamare[1], ouvrage composé en parties sur deux colonnes.
Alors que, dans la première colonne, les guillemets sont placés à gauche pointes en dehors, dans la deuxième colonne ils sont mis à droite de la composition du côté de la marge, les pointes également en dehors.
Comme Louis Morin, on peut d’ailleurs dire que « nos pères n’étaient pas plus fixés que nous le sommes sur l’emploi des guillemets et sur la manière de les placer ».
À l’appui de cette réflexion, cet auteur cite deux plaquettes imprimées à Troyes : l’une, en 1572 ; l’autre, en 1621.
Dans la première, « une citation française est guillemetée au long, à l’aide de doubles apostrophes placées, pointes en dehors (”), dans la marge à gauche de la page, en face de chaque ligne de citation, et à la distance d’une espace forte de celle-ci.
Aucun guillemet dans l’intérieur pour ouvrir ou fermer le texte cité ».
Dans la deuxième, « cinq citations latines… sont guillemetées au long, indépendamment de l’italique, avec des virgules retournées (“) placées dans la marge, à un cadratin du texte, à gauche dans les pages paires, à droite dans les impaires, c’est-à-dire pointes en dedans pour le premier cas, pointes en dehors pour le second ».
Peut-être est-ce comme conséquence de ce dernier usage que Dominique Fertel[2], quelques années avant Momoro, formulait cette règle : « Ces guillemets doivent toujours être placés à la marge du côté des chiffres des pages, comme il se voit dans l’exemple suivant :
… À cette occasion, on lit dans les épîtres Obscurorum Virorum
qu’un ” Maître es Arts de la ville de Cologne, allant à Rome, but au ”
même endroit une bouteille de ce Lacrima, et le trouva si bon, que de ”
l’abondance du cœur il s’écria à haute voix : Utinam Christus vellet ”
etiam flere in Patria nostra ! ”.
Mais, dès le commencement du xixe siècle, on tourne plus fréquemment, semble-t-il, le guillemet de façon à lui faire embrasser le texte cité ; et, bien que l’on emploie encore l’ancienne forme (cependant légèrement modifiée, „), la règle rappelée ici aux paragraphes 4 et 5 est déjà recommandée.
En effet, Vinçard[3] s’exprime ainsi à ce sujet : « On varie dans la manière de les tourner et de les placer. Les uns les emploient comme les virgules (») ;