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Page:Brossard - Correcteur typographe, 1934.djvu/816

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a) Certains compositeurs emploient, pour la première partie du texte, une accolade incomplète, c’est-à-dire une fraction d’accolade, l’autre fraction d’accolade accompagnant la deuxième partie du texte ;

b) D’autres typographes, par contre, utilisent deux accolades, la deuxième exigeant, face à son centre saillant, et après le texte accoladant, le mot suite : dans ce cas, le texte enfermé par la première accolade ne peut se terminer ni à une fin d’alinéa, ni à un point.

18. Les tableaux à livre ouvert, c’est-à-dire portant sur deux pages en regard, comportent parfois, dans les têtes, des accolades chevauchant sur l’une et sur l’autre page ; si, malgré tous les efforts tentés, en augmentant ou en diminuant la largeur des colonnes de l’une ou l’autre fraction du tableau, il n’est pas possible d’éviter cet ennui, il est nécessaire de faire à la main les accolades voulues, en les coupant suivant les nécessités du tableau. La longueur de l’accolade exigée par la partie du tableau embrassé doit être augmentée d’une partie de la valeur du fond, de manière que les branches de l’accolade puissent se rejoindre dans le fond sans produire une solution de continuité trop apparente.

19. Le texte embrassé par une accolade ne doit jamais être collé à celle-ci, qu’elle soit horizontale ou verticale : un blanc proportionné à la force de corps du caractère employé et qui ne sera pas inférieur à au moins une interligne de 1 point la séparera de la composition établie, suivant les circonstances, en sommaire, en alinéa, ou en lignes perdues.

20. De manière générale, et bien que les manuels donnent sur ce point des exemples contraires, il est préférable, dans les tableaux dont les têtes comportent des accolades horizontales, de ne pas faire buter sur ces accolades les filets doubles maigres, quart gras ou maigres, séparatifs des colonnes : une interligne de 1 point sera placée entre les filets et l’accolade.

Cette opinion est d’ailleurs celle de Frey, lorsqu’il écrit[1] : « Quelque position qu’on lui donne, le blanc sinueux qu’elle [l’accolade] laisse à découvert des deux cotés de sa longueur ne doit jamais être négligé, c’est-à-dire que la matière qui règne d’une manière continue sur la longueur de l’accolade doit en être détachée proportionnellement si l’œil de cette même accolade la touche proportionnellement d’aussi près que les lettrés se touchent entre elles… »
xxxx À l’examen des exemples donnés ! par Th. Lefevre[2], il est certain que cet auteur est, sur ce point, d’un sentiment opposé à celui de Frey.

  1. Nouveau Manuel complet de Typographie, p. 11.
  2. Voir notamment page 152.