Aller au contenu

Page:Brossard - Correcteur typographe, 1934.djvu/842

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

c) Les filets quart gras ne sont généralement fondus sur matière qu’à partir de 2 points. Les fondeurs ont d’ailleurs, dans chaque corps, des séries dont l’œil est différent de l’une à l’autre ; mais ils établissent pour chaque corps une série dont l’œil correspond exactement à une série d’un autre corps : suivant les nécessités du travail, afin d’éviter un parangonnage où pour tout autre motif, le compositeur peut dès lors employer, dans un même tableau, des filets de l’un ou l’autre corps, avec la certitude que l’œil de ces filets sera parfaitement semblable.

d) Il en est de même pour les filets demi-gras, gras et de cadre, pour lesquels les fondeurs possèdent dans chaque corps au moins une série dont l’œil correspond à une série d’un autre corps.
xxxx Les filets gras et de cadre sont encore appelés, par rapport à leur épaisseur de corps, à plein œil ou à œil moyen.

e) Comme on l’a vu, tous les filets, sauf ceux de 1 point et ceux dits à plein œil, peuvent être fondus soit l’œil au milieu du corps, c’est-à-dire avec talus de chaque côté, soit l’œil de côté ou d’autre, le talus se trouvant d’un seul côté.

f) Suivant tous les auteurs, « les filets horizontaux butent naturellement sur le plat des filets verticaux, le talus de ces derniers offrant un blanc convenable de séparation ; mais les filets horizontaux et les filets de colonnes s’appliquent exactement sur les filets d’encadrement ».

7. Le texte[1] composant la matière de chaque colonne est surmonté, ou, plutôt, précédé, d’un libellé formant une sorte de titre ; ce libellé donne en une ou plusieurs lignes l’indication du contenu de la colonne ; il est suivi d’un filet (têtière) qui l’isole du texte. L’ensemble est désigné du nom de tête.

8. Il existe deux manières de séparer du texte les têtes :
xxxx 1° La méthode française est de beaucoup la plus usitée, parce que la plus esthétique et surtout la plus claire au point de vue lecture[2] :

  1. Le mot texte s’entend ici tout aussi bien du texte proprement dit que des chiffres qui peuvent constituer la matière principale du tableau.
  2. Contrairement à cette opinion, J. Dumont (Vade-Mecum du Typographe, p. 221) « préfère la méthode belge, dite italienne en France, d’abord non seulement pour le coup d’œil, mais aussi parce que la composition de la tête se fera bien plus facilement ». — Le coup d’œil ne gagne rien, semble-t-il, à l’emploi de la méthode italienne, si le compositeur est dans la nécessité d’utiliser, outre les filets maigres, les filets quart gras et doubles maigres ; il y a, en outre, une rupture de colonne qui peut faire hésiter le lecteur.