Aller au contenu

Page:Brossard - Correcteur typographe, 1934.djvu/845

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Enfin, si l’on emploie des filets, des interlignes ou des blancs en plusieurs morceaux, il faut toujours avoir soin de les croiser.

14. Voici, dans l’ordre typographique, comment doit être étudié le montage d’un tableau :
xxxx Le premier soin du compositeur doit être de déterminer la justification totale du tableau, puis celle des différentes parties, colonnes et tête, qu’il comporte.
xxxx 1° La justification ou, plutôt, la largeur d’un tableau à intercaler dans un labeur est fixée par la justification du labeur lui-même : généralement, elle est semblable ; toutefois, si le texte du tableau manque d’ampleur, on accepte une justification légèrement inférieure, afin d’éviter le mauvais aspect que produirait un tableau aux colonnes inconsidérément blanchies ; plus rarement, le tableau déborde au delà de la justification du travail, en raison d’un texte particulièrement chargé.
xxxx Mais, dans ces cas, aussi bien que dans ceux où les tableaux font l’objet d’un travail spécial, le format du papier et la nécessité de marges au moins convenables imposent à la justification une limite au delà de laquelle on ne saurait s’étendre.
xxxx 2° La largeur des tableaux blancs se calcule d’une manière exclusivement empirique, suivant les indications de l’auteur, selon la matière jugée susceptible d’y prendre place, enfin d’après la place dont on dispose ; autant que possible, toutefois, on choisit une justification susceptible d’être remplie rapidement, d’une manière exacte, par une garniture ou des cadrats, sans avoir recours à des fractions nécessitant l’emploi d’espaces ou d’interlignes.
xxxx 3° Mais la longueur du texte proprement dit non plus que celle des chiffres ne sont pas les seuls éléments à envisager pour le calcul de la justification de chaque colonne : il faut tenir compte également des têtes, dont l’importance est fort variable. Il est donc indispensable, avant d’arrêter définitivement la justification d’une colonne, de s’assurer, soit sommairement d’un coup d’œil lorsqu’il ne peut y avoir doute, soit, au cas contraire, par la composition, que la justification acceptée donne entière satisfaction.
xxxx 4° La justification de la colonne définitivement acceptée, on fixe la hauteur des têtes. À cet effet on compose le texte de la tête contenant le plus de lignes ; on dispose les blancs convenablement et on souligne du filet horizontal. La hauteur donnée ainsi est celle sur laquelle seront rigoureusement établies toutes les autres têtes du même tableau.
xxxx 5° Suivant les circonstances, la hauteur, ou justification verticale,