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Page:Brossard - Correcteur typographe, 1934.djvu/900

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II

ALGÈBRE


L’expression algèbre a été tirée des mots arabes al djaber el mogabelah, qui signifient art des restaurations, des rétablissements et, suivant Larousse, des solutions. Dans cette dernière acception, l’algèbre est la science des grandeurs considérée d’une façon générale et, dès lors, la science des lois des nombres.

Les historiens attribuent au géomètre Diophante, d’Alexandrie, qui vivait au ive siècle, l’invention de la science algébrique, née de la recherche des procédés pour résoudre facilement et rapidement certains problèmes. À vrai dire, les travaux de Diophante, dont quelques livres nous sont parvenus, appartiennent plutôt à l’arithmétique qu’à l’algèbre proprement dit ; il s’occupe surtout, en effet, de questions relatives aux propriétés des nombres, comme, par exemple, le partage d’un nombre carré en deux autres nombres qui soient également des carrés. Diophante représentait l’inconnue par les lettres os, finale du mot grec arithmos (nombre) ; il n’employait ni les lettres de l’alphabet ni les signes des fonctions, sauf le signe de soustraction représenté par la lettre grecque psi renversée et légèrement modifiée.
xxxx Les Arabes empruntèrent, on le croit tout au moins, les éléments de l’algèbre aux auteurs grecs et surtout à Diophante. Leurs connaissances sur ce sujet étaient toutefois modestes, car elles se bornaient à la solution des équations du premier et du deuxième degré. D’Afrique, la science algébrique serait venue en Italie, où elle se développa, au xiiie siècle, sous l’impulsion de Léonard de Pise. La résolution des équations du troisième degré est due aux géomètres italiens Scipion Ferreo et Tartaglia. Ce dernier communiqua sa méthode à Jérôme Cardan, qui l’étendit considérablement et la publia en 1545. Ludovico Ferrari, disciple de Cardan, découvrit, à son tour, une méthode de solution des équations du quatrième degré.
xxxx En même temps que ces progrès considérables étaient réalisés en Italie, l’Allemand Stifel, ou Stifelius, adoptait les signes + et - pour représenter l’addition et la soustraction, ainsi que le symbole pour signifier l’expression radical ou racine. L’Anglais Thomas Recorde inventait le signe de l’égalité , dont il fit choix parce que, disait-il, il ne peut y avoir deux choses plus égales entre elles que deux lignes parallèles.
xxxx Mais le véritable créateur de l’algèbre, telle qu’elle est pratiquée actuellement, est le Français Viète, né à Fontenay-le-Comte, en 1540. Aux nombres,